Stardust
Nicolas Panayotou
4 - 12 novembre 2024
25 Rue de Beaune, Paris, France
« Plus l’œuvre sera complexe, plus le hasard aura des chances de s’insinuer », Jean Dewasne, Traité d’une peinture plane, 1949.
Nous savons que le commencement de l’univers a eu lieu, par un total hasard, dans un éclair de pure lumière. Celle-ci se projetant, par sa vitesse absolue, dans un instant décisif pour la science comme pour la métaphysique. Aussi lumineux fut-il, la preuve visuelle de cet infime moment nous échappe. La pensée n’en donnant qu’un concept mathématique et l’astrophysique qu’une approximation. Il appartient à l’Art de nous l’apporter dans sa stricte vérité.
Dans cette exposition, Stardust, Nicolas Panayotou présente des œuvres qui sont autant de visions sur cet instant originel. La lumière est ainsi au cœur du propos et se déploie dans tous ses principes, géométriques et optiques. Principes exposés au spectateur par une typologie de phénomènes : couleur, cinétique, réfraction et diffraction, vitesse et donc « temps ». Leur inventaire, leur typologie, ne se limitant pas aux titres parfaitement évocateurs que portent les œuvres : Horloges Cosmiques, Cosmos, …
Fort d’une véritable culture de peintre, Nicolas Panayotou tire partie de références qui sont autant de confirmation de la justesse de ce qu’il peint. Il prouve dans ses œuvres que le monde est lumière, que la réalité est couleur, que la vérité est géométrie, que l’existence est dessin, que le destin et les hasards sont cinétiques.
Ainsi, puisque tout se révèle dans ces qualités essentielles de la peinture, il est attendu que toute une tradition picturale soit convoquée. L’Op art, l’art cinétique et l’abstraction géométrique contemporaine, d’évidence. L’art classique, sublime d’harmonie, héritage universel. Et plus encore une inspiration propre à Nicolas Panayotou : celle d’une esthétique et d’une théorie aussi vénérable que byzantine.
La forme toute symbolique des Séraphins que l’artiste place dans ses compositions récentes nous renvoie à l’art iconographique grec pour lequel l’acte de peindre n’est pas que plastique. Il a une signification et impose une pratique. Ainsi, il est impératif de peindre depuis les teintes les plus sombres vers celles les plus claires. De débuter une icône en posant la lumière avant toutes autres choses de la composition. Choisir pour chaque sujet la couleur qui a un sens symbolique, abstraire pour mieux signifier, suivre cette rigueur d’exécution pour ce qu’elle procure de créativité.
Cette concentration et cette maîtrise technique, ce recueillement d’iconographe, Nicolas Panayotou les met à l’œuvre pour laisser passer dans le geste l’intuition, la plus juste qui soit. Dans une forme parfaitement contemporaine. Celle d’une œuvre qui ne porte pas uniquement une représentation mais la substance essentielle de son sujet.
Ce que nous avons aujourd’hui devant notre regard n’est pas uniquement une œuvre peinte. C’est une authentiquement de la matière stellaire, du temps capturé dans son absolu, des dimensions astronomiques, un accès direct à l’incommensurable que seules les œuvres de Nicolas Panayotou peuvent contenir et mettre à notre portée.
Arnaud Pagnier, Magna Gallery Paris